samedi 31 mai 2008

Quel lien entre le doigtier et la DS ?

Preuve qu'avec un peu d'entraînement on peut écrire sur tout et n'importe quoi (un peu comme en prépa où j'étais capable d'improviser en 20 min une dissertation orale sur partir de n'importe quel sujet), je viens tout juste de relever un nouveau défi. Il s'agit d'écrire un article amusant pour le journal de mon père [NB: un journal sur les DS, mais parfois le rapport entre un journal et les articles qui s'y trouvent est très faible] expliquant en quoi le doigtier est un outil indispensable au bureaucrate et burelier... Non je vous l'accorde, le sujet n'est pas très explicite, mais il faut tâcher de faire avec...
Voici donc le résultat de mon dur labeur, vous me donnerez votre opinion :

Quel lien entre le doigtier et la DS ?

Dans Le Pneumatique du mois de Janvier, une réduction de l’ordre de 8€ sur la cotisation 2008 était offerte à tout individu capable de répondre correctement à la question suivante : « Quelle est la meilleure aide, pour votre serviteur, pour plier, assembler, mettre sous enveloppe étiquetée, votre revue préférée, le Pneumatique ? ». Réponse : le doigtier. La solution de l’énigme est simple, pourtant le nombre de personnes capables de la résoudre peut se compter sur les doigts de la main. Et pour cause : l’outil – et de ce fait le mot qui le désigne – est peu utilisé.

En cherchant dans le dictionnaire j’obtiens la définition suivante :

Doigtier. nm : Ce qui sert à couvrir un doigt pour le préserver de l’air ou du contact de certains objets.

Il s’agit d’un petit tube en caoutchouc muni de picots, qui se place au bout du doigt et permet de manipuler les feuilles de papier avec plus de doigté. Rien de tel, en effet, pour vous donner un coup de pouce qu’un petit outil simple et pratique, qui vous obéit au doigt et à l’œil, et empêche les feuilles de papier de vous filer entre les doigts.

Qui peut bien avoir besoin de cet outil ? Toute personne habituée à manipuler des rames de papier, à écrire des rapports, à distribuer des notes internes … un employé d’administration, un bureaucrate ! Ce dernier est sans arrêt mis à l'index car il travaille dans l’abstrait, perdu entre ses archives et comptes-rendus de réunion. Il déploie un temps et une énergie monstrueuse à gratter du papier –d’où son surnom de gratte-papier– mais ne lève pas le petit doigt pour faire changer les choses de peur sans doute d’avoir de mauvais retours et de se faire ensuite taper sur les doigts. Alors il se protège et se couvre. C’est probablement un utilisateur confirmé de doigtier.

Mais l’employé d’administration n’est pas le seul concerné. Les employés de bureau ne sachant que faire de leurs dix doigts se comptent par milliers. On pourrait désigner leur métier en employant le terme de « burelier » inventé par Zézette dans le film Le Père Noël est une ordure pour qualifier celui qui « travaille dans un bureau ». [Note : A ne pas confondre avec le buraliste qui, lui, « travaille dans un tabac » !] . Mais en regroupant tous les employés de bureau sous un unique et même terme, « Zézette épouse X » pointe du doigt un vrai fait de société : les bureliers travaillent dans toutes les entreprises et dans tous les domaines, de la finance aux ressources humaines, en passant par la vente… mais personne n’arrive à saisir ce qu’ils font ! Leur travail consiste essentiellement à codifier, rapporter, mesurer, améliorer les processus… mais ils ne produisent rien qui ne soit nécessaire à la survie d’une entreprise. Ce qui les relie ? Cette aptitude à manier du papier, encore et toujours.

Mais aujourd’hui, alors que Power Point succède aux transparents, que les notes internes ne se font plus que par mail, que les bureaux sont remplacés par des « open space », que la bureautique est passée maître en ces lieux et que les dix doigts sont de rigueur pour taper à l’ordinateur, cet outil fabuleux qu’est le doigtier est à deux doigts de devenir un instrument historique. Heureusement que l’activité journalistique du Pneumatique permet d’entretenir et de continuer à faire vivre de magnifiques vieilles inventions telles que le doigtier ou… la DS !

lundi 19 mai 2008

C'était un accident...

C'était un accident, je suis désolée. Un pur acte de maladresse. Depuis le temps qu'on se connaît tu es bien placé pour savoir à quel point je suis maladroite (dans tous les sens du terme d'ailleurs). Combien de fois ais-je déjà heurté un obstacle et trébuché ? Combien de fois ais-je déjà mis les pieds dans le plat dans des situations délicates ? Tu es toujours le premier à être informé de toutes mes bêtises.

Il faut dire qu'on est tellement complices tous les deux, on ne se sépare jamais. Et puis on se connaît depuis si longtemps... j'ai l'impression de te connaître depuis toujours ! C'est normal en même temps: on a passé notre enfance ensemble, on a grandi ensemble, on a fait nos premiers pas à l'école puis dans le monde du travail en même temps, on est parti en vadrouille ensemble... Et puis on a toujours été là l'un pour l'autre. Quand j'avais besoin d'aide tu accourrais à grand pas, quand tu étais démotivé je te mettais le pied à l'étrier. On peut dire qu'on se complétait bien.

Jusqu'à cet horrible accident. C'est de ma faute, c'est entièrement de ma faute, si tu savais comme je m'en veux. Bien sûr ce n'était pas volontaire mais le résultat est le même. Maintenant à cause de moi tu as un énorme hématome sur le corps et c'est de ma faute. Tu l'as caché sous tes vêtements mais moi je sais qu'il est là et qu'il te fait mal. Ne le nies pas, je te connais, tu es un véritable colosse aux pieds d'argile. On se connaît si bien tous les deux, on a partagé tellement de choses, c'est un peu comme si je pouvais partager ta douleur. Je sens que tu as mal et j'en souffre.

Tu ne m'as jamais rien caché, mais depuis l'accident tu ne réagis plus de la même façon à mon égard, tu es plus dur et distant. Ça n'était jamais arrivé auparavant, alors je suis un peu perdue, je ne sais plus sur quel pied danser.

Pourras tu me le pardonner ? J'ai tellement de remords, je me sens mal, si tu me le pardonnais tu m'enlèverais une énorme épine du pied. Alors ? T'en dis quoi ? Tu me pardonnes ?
Je te promets que si tu me pardonnes je ne te casserai plus jamais les pieds avec mes problèmes stupides.

S'il te plaît, excuse moi d'avoir fait tomber cette énorme boîte de conserve sur toi mon petit pied !

vendredi 9 mai 2008

To be cool or to bicloo ? Telle est la question

Ça y est, le Bicloo est arrivé ! Après Lyon et Paris, c'est au tour de Nantes de connaître le plaisir du vélo en libre service. Be cool en Bicloo !
Outre le fait que le marketeur a plutôt mal fait son boulot (sérieusement, c'est quoi ce slogan? Même moi je fais mieux...), j'ai quelques doutes sur le bon fonctionnement de ce projet.
Certes, Nantes est une ville adaptée aux vélos, mais ne mettre des bornes en libre service qu'en plein cœur de la ville alors que l'on va d'un point à un autre en 15 min à pied grand maximum me paraît un peu futile, voire franchement inutile. Il est de plus impossible d'emprunter un vélo après une heure du matin, heure à laquelle les trams arrêtent leur circulation et où il devient intéressant de songer à un autre moyen de transport. Enfin, la majeure partie des bornes en libre service ne le sont réellement que si on a souscrit auparavant à un abonnement au mois ou à l'année... Mouais, je suis un peu sceptique moi...

Il faut dire que j'ai quelques mauvais souvenirs du Vélib' à Paris :

Le Vélib', une liberté... conditionnelle !
Les amateurs du vélo n’ont pas pu le louper : depuis le 15 juillet 2007, le Vélib’ est arrivé sur Paris ! Une grande nouvelle ! Il est beau, neuf, on le voit partout, tout le monde en parle, c’est un franc succès. Plus besoin d’effectuer 3 changements pour aller d’un point à un autre, plus besoin de devoir se coltiner les bus de nuit ou de payer un taxi pour rentrer chez soi lorsqu’il n’y a plus de métro. Un moyen simple et pratique de se rendre rapidement n’importe où, n’importe quand, l’occasion rêvée de mêler sport, plaisir, écologie et utilité, le tout sans se ruiner, la liberté !

Lors de l’une des rares soirées non pluvieuses de ce magnifique mois d’août 2007, je décide de tester cette superbe innovation. La borne de Vélib’ est en bas de chez moi, le fonctionnement est simplissime, pour 1€ je retrouve le plaisir du vélo et j’arrive au point de rendez vous (gare de l’Est) en à peine un quart d’heure et sans encombre. Même constat au retour, je n’ai même pas besoin de repayer car mon ticket est valable 24h, et en 10 min je suis chez moi. La classe ! J’adhère à 700%.

Deux jours plus tard je renouvelle l’expérience. En sortant d’un restaurant près du centre Pompidou, je convainc sans trop de difficulté Max, un ami qui habite près de chez moi, de rentrer avec moi en Vélib’. Il est 23h01 montre en main, nous avons 30 minutes top chrono devant nous. Attention, prêt… top !

Faux départ, je viens de remarquer que mon vélo a la chaîne qui a sauté et il m’est impossible de la remettre. De son coté Max n’arrive pas à déverrouiller le sien. Apparemment la borne a un problème, elle fonctionne mal. 2ème essai environ 100m plus loin à la borne suivante. Prêt…top ! Cette fois c’est bon, il est 23h08 et nous sommes libres comme l’air pour une petite demi-heure. Un léger sprint pour se mettre en jambe et à peine partis nous voilà déjà arrivés… 10 min seulement, on est presque déçu !

Seulement voilà, ça ne peut pas être aussi simple à chaque fois : lorsque je veux reposer mon vélo la borne est pleine, il faut donc en trouver une autre. Même scénario pour la deuxième et la troisième borne. La quatrième nous éloigne un peu mais elle possède une place vide. Seul souci, nous sommes deux !
En bonne magouilleuse, j’en profite pour poser mon vélo 2 min, ce qui me donne une demi-heure de rab pour me trouver une nouvelle borne, cela ne devrait pas être trop difficile ! Max peut poser le sien définitivement.

Bon ben c’est reparti pour moi, il est 23h34, et à cette heure-ci je serai probablement déjà arrivée chez moi si j’avais pris le métro… Max propose de m’accompagner à pied mais je le sème assez rapidement sans le vouloir. C’est plus simple comme ça pour tout le monde, de toute façon je vais trouver une borne rapidement.

Je passe devant une cinquième borne, elle est complète. La sixième, la septième, la huitième et la neuvième le sont aussi. Je commence à perdre patience d’autant plus que l’heure tourne et que je m’éloigne de plus en plus de chez moi. Et là tout part à veau-l’eau (et pas à vélo ;-) : à essayer de deviner des bornes de Vélib’ à l’autre bout de la rue je manque de me prendre un poteau, j’évite de justesse un mec à moitié bourré qui m’insulte copieusement et me cherche des ennuis, un autre me propose dans un demi sourire de mettre mon vélo directement dans sa voiture (et moi avec tant qu’à faire !), je grille un feu rouge…tout baigne ! Au bout de la 15ème borne pleine j’ai les nerfs à fleur de peau, j’entends le tic-tac de ma montre qui résonne et me remémore toutes les histoires que j’ai entendues sur le Vélib’. Vous connaissez l’histoire de Monsieur Untel qui a fini par craquer dans sa recherche infructueuse de borne libre et a hébergé son Vélib’ chez lui pour la nuit. Le lendemain c’est son compte en banque qui a tiré la tronche : 60€ se sont envolés ! Et celle de Madame Trucmuche qui est arrivée tellement loin de chez elle qu’elle a dû prendre un taxi pour rentrer !

Et ben c’est bien, avec ça je ne suis pas prête d’arriver chez moi !

Une fille à pied s’approche de la 17ème borne. Je fonce vers elle comme une furie dans l’espoir qu’elle emprunte un vélo pour que je puisse prendre sa place. Heureusement pour moi, c’est bien le cas. Je suis soulagée. Elle me regarde en souriant « Vous avez de la chance !». Oui, j’ai de la chance, enfin c’est relatif vu tout le chemin que j’ai parcouru. Je lui raconte mes déboires sans rentrer dans les détails. Elle tire la grimace et se demande si elle ne ferait pas mieux de rentrer chez elle à pied ou en métro. Trop tard, j’ai déjà pris sa place ! Bon sang, mais je suis dégueulasse !

Sans le moindre remord, j’essaie de me situer. Il est 00h01, je suis près de Bastille. Tant qu’à faire, autant rentrer à pied ! Sur le chemin je me fais doubler par un type en vélo. Pour une fois ce n’est pas un Vélib’. Il me regarde et affiche un sourire narquois… j’ai l’impression qu’il se moque de tous ceux qui n’ont pas leur propre vélo et se retrouvent dans la même situation que moi ! A 00h33 j’arrive enfin chez moi, quelles péripéties !

En résumé j’ai mis 1h30 à faire l’équivalent de 3 arrêts de métro. J’ai roulé pendant quasiment une heure et marché le reste du temps. J’ai rencontré des gens bizarres, évité de justesse un accident, respiré les pots d’échappement et stressé à cause du temps qui s’écoulait inexorablement. A mon impression de liberté a très vite succédé celle d’enfermement. Me voilà prise au piège : que puis je faire si je ne trouve pas de borne ? Et pendant que les bornes se remplissent, le sablier se vide et mon compte en banque aussi. Lutter contre le temps, c’est un épisode d’une demi-heure chrono. Mais peut on être libre quand les bornes nous imposent des limites de temps et d’espace ?

Conclusion : Avec le Vélib’, la liberté sans borne ce n’est pas gagné !

jeudi 1 mai 2008

Retournement de situation

La vengeance est un plat qui se mange froid, paraît-il.
Combien de lettres de refus ais-je déjà reçu dans ma courte vie ? Une vingtaine au moins... peut-être même plus... Combien de fois ais-je intérieurement insulté celui qui m'avait envoyé cette lettre de refus type, que je connais maintenant par cœur ?
Comme j'aimerais une fois, rien qu'une fois, renverser la situation et envoyer ce modèle de lettre à un recruteur.

Eh bien, c'est maintenant chose faite !

Madame, Monsieur,

Je vous remercie de l'attention portée à ma candidature et du temps que vous m'avez accordé.

Malheureusement, malgré tout l'intérêt porté à votre entreprise et compte tenu des autres opportunités qui m'ont été proposées, je suis au regret de ne pouvoir donner une suite favorable à votre proposition d'offre d'embauche.


Vous souhaitant une bonne continuation dans vos futurs recrutements,


Salutations sincères,

Caroline R.


Bon, c'est vrai, maintenant je suis définitivement grillée auprès de cette entreprise, mais je ne le regrette pas car :
1/Ils l'ont bien mérité
2/Et bon sang, ça fait un bien fou !!!

Si vous en avez l'occasion un jour, vous devriez essayer, un tel retournement de situation peut être très jouissif ...
 
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