

Il faut dire que c’est un bon speaker. Il sait capter l’attention, son discours est clair et les idées sont là. Un speech efficace en somme.
The time has come. L’heure est venue. Il faut changer. Changer pour un pays plus égalitaire permettant à tous les américains d’avoir une assurance maladie. Changer pour s’assurer que tous ceux qui le désirent puissent se permettre de suivre des études supérieures. S’unir pour aller vers l’avant, tous ensemble. Changer pour un pays et un monde plus propre, développer les énergies renouvelables. Changer pour une nouvelle politique étrangère, rapatrier les troupes parties en Irak. Changer.
Devant ces belles paroles, la foule a le sourire aux lèvres et le regard qui s’illumine. We are ready to believe again. Alors que plus de 60% des américains désapprouvent la politique de Bush, ce type de discours redonne espoir. L’espoir d’une Amérique meilleure, plus égalitaire, où un noir peut se retrouver à la tête du pays. Obama représente cette amérique nouvelle, ce melting pot des cultures, et c’est ce qui lui permet de déclarer hope is what let me here today.
Une semaine plus tard, son adversaire prend la parole. En arrière plan, un fond vert censé représenter l’espoir, mais le décor est trop feint pour faire effet. Contrairement à Obama, Mc Cain n’est pas un bon orateur. Son discours est trop long (près de 50 min !) et mal conçu. Il parle de tout à la fois (d’économie, de son expérience de la guerre du Vietnam, de politique intérieure, de la défense du pays…) sans aucune structure apparente. Qui plus est, ce sont des paroles sans fondement : « Je sais que les temps sont durs pour beaucoup d’entre vous. Vous craignez de perdre votre emploi, vous luttez pour amener la nourriture sur la table […] mais je vais remettre ce pays sur la voie de la prospérité et de la paix ». Par quel moyen ? Cela n’est pas développé par la suite. Mc Cain critique les propositions d’Obama mais n’en propose pas de meilleure : «Son programme forcera les familles à adopter un sytème de santé ou un bureaucrate se placera entre vous et votre médecin». Il affirme qu’il fera changer les choses mais reprend exactement la même politique que son prédécesseur… cela n’a pas de sens ! Comment peut-on être convaincu par un tel discours ? C’est impossible…
Et pourtant ! Moi qui croyais qu’Obama sortait grand vainqueur de ce premier round, je m’aperçois en discutant avec des américains que je suis dans l’erreur. En réalité, Mc Cain a particulièrement mis en avant dans son discours un argument qui m’avait échappé : la peur. Tout son speech repose sur cette unique notion. Mc Cain, ancien vétéran du Vietnam, se présente auprès des américains comme un héros. Il sait à quel point la guerre est horrible, il l’a vécue, il en est revenu, et il est le seul qui semble capable de défendre son pays contre une nouvelle guerre. In my life, no success has come without a good fight! I will fight for you ! Le traumatisme du 11 septembre est encore bien présent dans l’esprit des américains, il est nécessaire de pouvoir se protéger contre toute attaque, et Mc Cain apparaît comme la personne la plus à même d’effectuer cette tache. La portée de ses dernières paroles « Fight with me, fight for our country » est donc bien plus importante que je ne l’avais imaginé.
« Il y a, en réalité, deux Amériques » m’explique Alen, un américain venu de Californie et né en Iran. Il y a l’Amérique mondialisée, celle de New York et des autres villes dynamiques des côtes, celle qui est à l’origine du développement économique du pays, et il y a l’autre Amérique, celle de l’intérieur des terres, celle des cow-boys et des fermiers. La première est bien informée sur ce qui se passe dans le monde, tandis que la seconde est renfermée sur elle-même et brandit des banderoles portant l'inscrition « Country First » au meeting de Mc Cain. « Le problème dans ce pays c’est que beaucoup d’américains manquent d’éducation. Il ne faut pas croire que nous avons tous voté Bush quatre ans plus tôt. Mais il faut réaliser que les américains vivant dans les fermes aux Etats-Unis sont bien plus nombreux que qui vivent dans les grandes villes des côtes. Ce sont les premiers qui ont voté Bush, et ce seront eux qui voteront Mc Cain aux prochaines élections».
2 commentaires:
Mc Cain est flippant c'est certain ya juste qu'à regarder son visage quand il sourit. Mais son assurance n'est pas sans fondement, les états du sud voteront difficilement pour un black, donc il suffit à O'bama de perdre un seul grand état (New york, floride, californie) et c'est fini. Au final je ne sais pas si les américains ont une vraie volonté de changement, pas forcément la majorité d'entre eux en tout cas.
coucou la belle!! sympa ton blog!
Mon prof de strat parie sur Mc Cain en parlant de la partie économique... pour le citer: "our heart is with Obama but our wallet is with McCain....Advienne que pourras!!!
Bisous
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